La mycobactériose est une maladie bactérienne causée par des mycobactéries. Elle peut affecter aussi bien les poissons d'eau douce que de mer.
Certaines espèces de mycobactéries comme Mycobacterium marinum ou Mycobacterium fortuitum peuvent également se transmettre à l’homme (on parle de zoonose).
Chez les poissons
Les symptômes sont très variés. L'évolution de la maladie est généralement lente (maladie chronique).
On note d'abord un amaigrissement progressif du poisson, une décoloration, de l'apathie, une nage difficile. A un stade plus avancé, on peut constater dans les formes aiguës des inflammations cutanées, de l'exophtalmie, des nodules (cutanés et sur les organes), une nécrose de la peau et des lésions osseuses (déformation de la colonne vertébrale).
Le diagnostic de certitude chez les poissons nécessite le recours à un examen histologique et de la biologie moléculaire (PCR).
Chez l'homme
Les infections à mycobactéries non tuberculeuses (MNT) touchent surtout les sujets immunodéprimés, même si des patients immunocompétentes peuvent également être atteintes. Les symptômes fréquents sont une lymphadénite (inflammation des ganglions lymphatiques) ou des lésions papulonodulaires uniques confinées à un membre, qui peut éventuellement devenir ulcéreuses. La contamination de l'homme est consécutive à la pénétration du germe par une lésion cutanée exposée à de l'eau contaminée d'un aquarium.
Mesures de lutte et prévention
Afin de limiter le risque de propagation, le poisson malade doit être à minima isolé des autres animaux, mais il est préférable de procéder à son euthanasie. Il est déconseillé de vouloir traiter un poisson atteint de mycobactériose car l'efficacité des antibiothérapies est faible (maladie considérée comme incurable chez les poissons) et fait courir un risque très grand d'apparition de facultés d'antibiorésistances préjudiciables au traitement des humains.
Il est indispensable de porter des gants lors de manipulation dans un aquarium contaminé, surtout en présence de petites coupures sur les mains ou sur toute autre partie du bras qui pourrait entrer en contact avec l’eau.
Les mycobactéries sont plus résistantes aux désinfectants que les bactéries végétatives. Les mycobactéries atypiques sont généralement sensibles à l'hydroxyde de sodium, au dioxyde de chlore, à l'oxyde d'éthylène, à l'acide peracétique à 0,35 % et à l'orthophtalaldéhyde. On peut utiliser l'éthanol à 70 % pour la désinfection des surfaces. Certaines mycobactéries atypiques, comme M. marinum, M. smegmatis et M. fortuitum, sont très sensibles au glutaraldéhyde alcalin à 2 %, alors que d'autres, comme M. gordonae, le complexe M. avium, M. xenopi et M. chelonae, y sont résistantes.
Les mycobactéries sont facilement inactivées par la chaleur (> 65 °C pendant au moins 30 min) et par les rayons UV, mais pas par la congélation, ni par la dessiccation (elles peuvent survivre pendant des semaines ou des mois sur des objets inanimés si elles sont protégées du soleil).