La maladie du sommeil semble avoir un impact économique croissant chez les populations de carpes communes et ornementales (koï) en France et dans nombres d’autres pays. Depuis moins d’une dizaine d’année, les cas rapportés en France sont de plus en plus nombreux et sont associés à de fortes mortalités. Ils concernent notamment des carpes de grandes tailles en hiver suite à des empoissonnements d’étangs. La maladie est fortement corrélée à la présence d’un virus apparenté à la famille des Poxviridae, le Carp edema virus (CEV), dont on connaît encore mal la génétique et la biologie.
Les essais d’isolement du virus in vitro ont été infructueux à ce jour ce qui complexifie singulièrement les études de virulence et la mise au point d’outils de diagnostic variés. Néanmoins, depuis peu, la détection du virus est possible grâce à un test moléculaire de type PCR, sensible et rapide, ce qui devrait faciliter son diagnostic et son étude épidémiologique.
Les innombrables mouvements commerciaux de carpes sans contrôle sanitaire, notamment entre les pays européens et tiers, font craindre une augmentation rapide de l’incidence de CEV en France. Ce virus représente une nouvelle menace pour l’élevage de la plus ancienne et de l’une des plus importantes espèces piscicoles dans le monde.
Auteurs : Laurent Bigarré (ANSES), Marine Baud (ANSES), Laurane Pallandre (ANSES), Emmanuel Meunier (Vetofish), Emmanuel Leguay (Vetofish)
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Maladie du sommeil de la Carpe : état des lieux des connaissances et situation épidémiologique en France | 207.47 Ko |